L’éducation : une solution à prioriser

Dans l’édition du 30 novembre 2016 du quotidien Le Devoir, Bernard Tremblay, président-directeur général de la Fédération des cégeps, écrit que «ce n’est pas parce que nos dirigeants réitèrent constamment l’importance de l’éducation dans leurs propos que celle-ci se maintient toujours en tête des priorités des citoyens et du gouvernement.» Pour lui, il est temps de passer de la parole aux actes. M. Tremblay ajoute :

«La démonstration n’est plus à faire : l’éducation est la solution à plusieurs problèmes actuels et futurs. Pauvreté, exclusion sociale, problèmes de santé et problématiques sociales, entre autres, trouvent une grande partie de leurs solutions dans l’éducation. […] Pourtant, malgré tout cela, les choix budgétaires des dernières années ont fait excessivement mal. Les cégeps ont pour leur part écopé de compressions totalisant 155 millions de dollars et le réinvestissement issu du dernier budget et de la récente mise à jour économique ne représente qu’une réponse très partielle aux problèmes croissants qui affligent notre système d’éducation. Tout ne passe pas par l’argent, mais cessons de dire qu’on peut faire mieux avec moins ! […] Devant cette multiplicité d’enjeux, l’éducation doit non seulement être une priorité gouvernementale, elle doit aussi être portée par tous les acteurs de la société. Si tous les parents, les employeurs et les acteurs sociaux unissent leurs voix pour la valoriser, nous retrouverons possiblement cette valeur partagée et ferons face aux besoins qui s’annoncent avec la nouvelle révolution industrielle qui est à nos portes.»

La ministre «investit» au cégep

Dans une récente entrevue publiée hier dans le journal Le Devoir, la  ministre responsable de l’Enseignement supérieur, Hélène David, indiquait que le gouvernement Couillard allait remettre 12 millions de dollars dans les cégeps et les université de la province pour le 31 mars prochain. Cette somme qui devrait être consacrée en majeure partie aux cégeps, pour répondre aux besoins en «formation continue et en formation d’appoint», prévient la ministre. Cette dernière formation est destinée «aux nouveaux arrivants qui doivent parfaire leurs connaissances afin d’exercer leur profession ou leur métier». On peut lire également :

«La ministre veut aussi investir davantage dans les AEC. Elles offrent à des étudiants la possibilité d’obtenir une formation technique spécialisée sans passer par la filière du diplôme d’études collégiales (DEC) qui requiert trois années d’études. […] Hélène David se dit partisane des cégeps et de la formation générale en français et en philosophie, même pour le cégep technique. […] Mais elle se dit ouverte à certains assouplissements pour favoriser l’accès aux formations courtes. […] Sa troisième priorité porte sur les « petites cohortes » dans les cégeps en région. Déclin démographique oblige, plusieurs cégeps pourraient abandonner certaines formations parce que le nombre minimal d’étudiants n’est pas atteint. La ministre entend abaisser les seuils des cohortes, ce qui implique des coûts, afin de permettre aux cégeps de garder des étudiants qui, autrement, quitteraient la région.»

Guy Rocher appelle à une profonde réforme en éducation

Le sociologue Guy Rocher, ex-membre de la commission Parent, réagit au rapport du Conseil supérieur de l’éducation. Dans une lettre ouverte publiée dans le quotidien Le Devoir, intitulée «Une profonde réforme s’impose en éducation», on peut lire :

«Le CSE est-il trop critique ? En demande-t-il trop ? Je ne le crois pas, au contraire, des enseignants se sont déjà engagés sur cette voie, et d’autres attendent qu’on les y invite. De toute façon, par définition, un virage pédagogique ne se fait pas sans les enseignants, encore moins contre eux. Il faut plutôt qu’ils soient associés à sa conception comme à sa réalisation. Ce sont plutôt des valeurs d’équité et de justice auxquelles il faut revenir, pour contrer un climat généralisé dans la société d’aujourd’hui de marchandisation et de consommation de l’éducation, comme tout le reste.»

M. Rocher conclut : «Il faudrait donc que de nombreux enseignants et beaucoup de parents aient en main cet important Rapport 2015-2016 du Conseil supérieur de l’éducation».

L’éducation, un bien commun ?

Irina Bokova, Directrice générale de l’UNESCO, estime que

«l’éducation doit enseigner comment vivre sur une planète sous pression. Elle doit viser l’alphabétisation culturelle, sur la base du respect et d’une dignité égale pour tous, et contribuer à tisser ensemble les dimensions sociale, économique et environnementale du développement durable.»

C’est dans cette optique de développement que

«l’éducation et le savoir doivent être considérés comme des biens communs mondiaux. Cela signifie que la création des connaissances, leur contrôle, acquisition, validation et utilisation sont communs à tous les êtres humains en tant qu’effort collectif social. La gouvernance de l’éducation ne peut plus être séparée de la gouvernance du savoir.»

Voilà les principaux enjeux que pose l’UNESCO dans le document «Repenser l’éducation; vers un bien commun mondial?». Cette réflexion pose d’importantes questions sur les enjeux de l’éducation au XXIe siècle. Dans le contexte actuel, où les sociétés sont en pleine transformation, quels sont nos besoins et quelles devraient être les finalités de l’éducation? Comment celle-ci devrait-elle être organisée?

Il s’agit de notre avenir commun. Et l’avenir commence ici maintenant. Localement, dans notre cégep, comment peut-on faire valoir et protéger ce bien commun et comment peut-il être organisé? Voilà un important chantier qui mérite d’être entrepris.

Bilan de mi-parcours

Le temps est venu de faire un bilan sommaire de nos réalisations. 

Cet automne, l’équipe syndicale a commencé à élaborer un plan de travail et à définir une approche globale qui orienterait la manière d’aborder les différents dossiers qu’elle a à traiter. L’approche que nous avons choisie est de placer, autant que possible, le corps enseignant en amont des décisions plutôt qu’en réaction. Notre intention vise à éliminer une série de problèmes et de conflits avant même qu’ils ne surgissent. Nous voulons ainsi avoir une part active dans les décisions qui nous concernent en tant que communauté enseignante et collégiale et nous croyons que le SEECD peut y apporter une contribution significative.

Le premier pas à franchir est de sensibiliser les enseignants à l’importance de leur engagement au sein de la communauté. Nous souhaitons parallèlement développer une saine relation avec les gestionnaires responsables des décisions administratives. Celle-ci repose sur la reconnaissance réciproque des compétences et de l’expertise, sur l’écoute mutuelle ainsi que sur le respect et la coopération plutôt que la confrontation. Il s’agit, à notre avis, de conditions préalables à la reconnaissance et au développement de l’autonomie professionnelle des enseignants. En plus des nombreux dossiers individuels et confidentiels que nous traitons, de multiples actions ont été entreprises à l’effet de renforcer les liens qui nous unissent au corps enseignant et aux autres communautés qui oeuvrent au sein du cégep.

Cette perspective place le syndicat dans une position différente de celle qu’on lui attribue habituellement. Notre approche se veut constructive, créative et souple et elle implique un rapport au temps qui est différent. Si ses effets se feront sentir à moyen et à long termes, déjà nous croyons pouvoir en identifier quelques-uns. Dans ce 4e numéro de Panorama21, nous vous présentons ce que nous estimons être différentes avancées réalisées depuis le début du trimestre. Elles sont modestes mais concrètes. Surtout, elles sont motivantes et donnent de l’espoir.

Comme l’écrit Srdja Popovic, « La vie prend tout son sens — et elle est aussi beaucoup plus amusante — quand vous la prenez en charge et vous lancez dans l’action. »

Bonne fin de trimestre!

«Avant le déluge»

Avant le déluge est un documentaire de Fisher Stevens, produit et narré par Leonardo DiCaprio. Le film, d’une durée de 1h35, porte sur les changements climatiques. Le titre fait référence à un triptyque du peintre Jérôme Bosch (1450-1516), intitulé Le jardin des délices. La peinture, composée de trois parties, décrit le paradis et l’enfer. Entre les deux se trouve l’oeuvre qui a inspiré DiCaprio et qui représente, à ses yeux, l’époque contemporaine.

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Le documentaire, diffusé gratuitement en ligne du 30 octobre au 6 novembre, a été vu par 45 millions de personnes. Il est encore disponible sur différentes plateformes.

Rappelons que le SEECD a pour projet d’organiser, la session prochaine, une journée de réflexion sur le thème de l’avenir avec l’intention de trouver des pistes de solutions communes applicables dans notre milieu de travail.

Visite de la ministre

Ayant annoncé qu’elle désirait mieux comprendre les enjeux propres à chacun des cégeps, la ministre responsable de l’Enseignement supérieur, madame Hélène David, a entrepris cet automne une tournée des institutions collégiales. Elle sera notamment au Cégep de Drummondville dans la matinée du lundi 14 novembre prochain.

La ministre rencontrera la directrice générale du collège, madame Brigitte Bourdages, et deux représentants de chaque exécutif syndical. Cette rencontre de 20-30 minutes aura lieu en présence de membres de la direction du collège et de deux représentants du conseil d’administration.

Les représentants syndicaux devaient identifier, cinq jours à l’avance, un sujet que leur instance aimerait adresser à la ministre ou encore une question qu’ils aimeraient lui poser. Le bureau syndical du SEECD a décidé de demander à la ministre quel projet de société elle associait à sa vision de l’éducation. La discussion avec elle durera une dizaine de minutes.

Les représentants du SEECD profiteront de l’occasion pour lui remettre une copie du Mémoire de la FEC présenté dans le cadre des consultations concernant le projet de création du Conseil des collèges du Québec et de la Commission mixte de l’enseignement supérieur et les suggestions de modifications au Règlement sur le régime des études collégiales (RREC). Le mémoire a été déposé au comité chargé de la consultation sur la création du Conseil des collèges le 10 novembre. Malheureusement, la ministre était absente.

Rappelons que le comité est constitué de M. Guy Demers (auteur du Rapport du chantier sur l’offre de formation collégiale), de Mme Rachel Aubé (ex-directrice des études au Cégep Beauce-Appalaches) et de M. Louis Lefebvre (ex-directeur général du Cégep de Saint-Félicien).